La transition espagnole, 40 ans plus tard

 

La Transition, événement matriciel de la démocratie espagnole est l’objet d’intenses débats (Santos Julia, Colomer, Aguilar, Rozenberg) qui la dessinent, la transforment ou la désignent comme problème ou, du moins, question. Les nombreuses productions sur le sujet  - sous formes les plus variées de la fiction, à l’étude scientifique, historique ou politique- soulignent la nécessité de poursuivre l’étude de la période comme du concept même de “transition”. Récit fondateur de la démocratie actuelle, elle s’impose comme mythe politique sous les traits d’une transition exemplaire au service d’une identité démocratique (Christian Demange). Cependant les apports de l’historiographie du début du XXIème siècle, les controverses  sur le modèle “exemplaire” nous invitent à revisiter le mythe (Sophie Baby), à affronter les conflits de mémoire(s), sans oublier l’instrumentalisation du passé ou le commerce de la mémoire, de l’émotion (T. Todorov). En effet, depuis le milieu des années 90, une vague mémorielle semble emporter l’Espagne dans une relecture du passé qui ne touche pas seulement les spécialistes ou les médias mais aussi les acteurs et les témoins. Ainsi, à la mémoire officielle des élites et des médias de la Transition, s’opposent à présent d’autres mémoires (individuelles, familiales et militantes), représentations alternatives de cette période-clé de l’Espagne.

Dans le cadre de ce colloque qui s'inscrit dans le programme Transition (Casa de Velázquez, Universidad Autónoma de Madrid) ce sont ces mémoires et témoignages que nous nous proposons d’interroger, plus particulièrement, en insistant sur ces manifestations dissidentes, mouvements contestataires, excentriques, à la lumière des travaux et rencontres organisées au cours de ces dernières décennies, dans une approche pluridisciplinaire : historique, politique, littéraire et artistique. Nous nous proposons de décliner cette rencontre en quatre axes :

-      Récits et images de la transition (médias et expressions alternatives)

-      La transition contée et enseignée  (comme configuration de la mémoire collective).

-      Identités et transition (les limites du modèle espagnol)

-      Mémoire(s) de la transition.

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